Nous sommes tous de bons accompagnateurs
Mis à jour le 13/09/2019
"Quand on veut trop faire rentrer les enfants dans le moule, ils deviennent tarte ! "
Jean Epstein
"Vous êtes les meilleurs parents du monde, vu que vos enfants n'en n'ont pas d'autres"
Françoise Dolto
J'ai eu l'occasion de participer à une conférence animée par Jean Epstein, Psychosociologue français, il travaille auprès des jeunes enfants, des adolescents et des familles depuis 1974. Il est reconnu en France et à l’étranger comme l’expert-référent de la Petite Enfance. Il a un parcours extrêmement riche.
Il est l'auteur et co-auteur de plusieurs livres incontournables :
 C'est tout le savoir des professionnels de la petite enfance que l'auteur propose à ses lecteurs dans ce livre. |  « Le jeu enjeu » s’efforce à partir d’exemples pratiques, d’offrir aux professionnels de la petite enfance, à la fois : une synthèse des connaissances actuelles en matière de développement des jeunes enfants,une source de réflexion sur le rôle des adultes face à ce développement ainsi qu’à une foule d’idées concrètes susceptibles de répondre aux besoins propres de chaque enfant. |  On découvrira dans ce livre une foule de repères essentiels, et de propositions bien concrètes, pour inventer notre propre manière d’être parent. |
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 Assistantes maternelles un monde extraordinaire. Il est un voyage dans ce monde si extraordinaire de la petite enfance où vivent les petits et tous ceux qui ont la chance de les accompagner. |  Ce livre s'adresse à toutes les personnes concernées de près ou de loin par la petite enfance : parents, professionnels et autres... A partir d'un rappel clair des points importants du développement de l'enfant au cours des trois premières années de sa vie, " L'explorateur nu " propose de nombreuses activités de jeu, susceptibles de l'accompagner à tout moment dans ses multiples explorations motrices, sensorielles, sociales, qu'il soit à la maison ou dans toute structure d'accueil. |  Ce livre met en évidence ce qui se joue dans ces temps d’expérimentation, bien au-delà de la motricité elle-même. Il aidera les professionnels et les parents au quotidien, par des conseils et des exemples pratiques, dans la mise en œuvre de ce type d’activités libres, sous la responsabilité d’un adulte. |
 Cet ouvrage, synthèse de plus de dix années d'observations et de formation, permet de reposer la question de l'organisation des structures d'accueil de la petite enfance. |
Il est difficile de faire un résumé de la conférence tant son intervention était ponctué d'anecdotes et d'humours. Mais voici de quoi vous donnez envie de participer à une de ces conférences.
Jean Epstein a commencé par reprendre cette notion de société dans laquelle nous vivons aujourd’hui et dans laquelle nous avons encore du mal à considérer l'enfant comme un être à part entière. Pourtant cette notion de respect, d'écoute ou de développement de l'enfant, ... n'est pas né d'hier. Il a d'ailleurs repris de nombreuses citations de Françoise Dolto comme "Le bébé est une personne".
Nous avons tendance, (et dans tous les domaines d'ailleurs) à évaluer le négatif et non le positif. Il a d'ailleurs porté régulièrement l'accent sur le Québec, pays dans lequel il va régulièrement. Il a notamment cité "les enfants porteurs de handicap sont appelés les personnes merveilleuses". Les Québécois disent que ces enfants les obligent à voir les différences chez tout le monde. Au Québec on parle de prévenance (faire à plusieurs ce qu’on ne peut pas faire tout seul) et on travaille l’accompagnement du lien (pendant qu’en France on travaille la séparation mère/enfant).
Cependant on peut tendre vers une éducation positive. Jean Epstein dit " C'est un art d'éduquer". En effet, il n'y a pas de recette miracle mais nous pouvons développer chez chacun d'entre nous des capacités d'écoute, et d'observation qui pourrons accompagner l'enfant sur le chemin de l'autonomie. Jean Epstein a repris dans son discours une phrase de Françoise Dolto “vous êtes les meilleurs parents pour vos enfants puisqu’ils n’en ont pas d’autres!". Faites-vous confiance, vous seul connaissez mieux votre enfant. Il a d'ailleurs donné une anecdote "Allez voir sur internet et vous trouverez des coachs pour la parentalité, mais à quel prix...". Vous avez les clés et les réponses à vos questions.
Pour accompagner au mieux l'enfant, il faut savoir le mettre à sa juste place. Aucun enfant ne doit être le conjoint, le parent ou le psychologue de ses parents. Il est important de ne pas parler de son couple à l'enfant ou à coté de l'enfant, ni d'ailleurs parler de l'enfant prêt de l'enfant. Il faut que le foyer familial constitue un repère pour l'enfant. Une des solutions est de regarder positivement l'enfant.
Jean Epstein conseille vivement d'observer et de respecter le rythme de l'enfant. On nous enseigne le développement de l'enfant avec des tranches d'âges et nous avons tendance à s’arrêter à cela. On entend souvent mon enfant à 4 ans il n'est pas propre la nuit, or l'acquisition de la propreté ce fait en réalité entre 2 à 6 ans et parfois même après. Chaque enfant à son rythme.
Il insiste aussi sur le fait qu'aimer son enfant, c'est être à son écoute mais aussi être capable de lui offrir un cadre, car l'enfant a besoin de limite pour grandir.
Jean Epstein appel les enfants à la recherche des limites les "ChicOufs" (Chic quand ils arrivent, Oufs quand ils repartent).
L'enfant cherche des limites pour avoir des réponses à certaines questions :
-Qu'est-ce que j'ai le droit de faire ?
-Qu'elle est ma place ?
-Qui suis-je ?
-Je suis l'enfant de qui ?
-Est-ce que je suis aimé ?
Pour notre spécialiste, l'enfant va tenter d'aller contre son parent jusqu'au moment où le parent lui porte assez d'attention pour lui prouver qu'il l'aime. Il faut rester dans un cadre enfant/parent et non pas enfant/copain. Cependant, il insiste aussi sur le fait de mettre un cadre dans le respect de l'enfant, dans une communication bienveillante et une écoute des émotions de l'enfant.
Il met également un point d'honneur sur la relation de trio entre le parent, l'enfant et le professionnel de la petite enfance qui accueille l'enfant (assistante maternelle ou structure d'accueil). Cette relation qui s'instaure quotidiennement doit être une relation de confiance. Les parents doivent avoir assez confiance envers le professionnel qui accueille son enfant afin que celui-ci ressente le positif. En tant que professionnel, il est de notre rôle de développer ce lien de trio. C'est pour cela que j'ai souhaité utiliser le titre suivant : "nous sommes tous de bons accompagnateurs", car le rôle du professionnel est important dans le quotidien de l'enfant. Malgré tout, il ne faut pas oublier que les premiers éducateurs sont les parents. Chacun doit rester à sa place.
Jean Epstein travaille régulièrement avec les assistantes maternelles et il a notamment échangé sur le métier d'assistante maternelle : "cent professions". En effet, pour lui c'est un métier à multiples facettes dont beaucoup ignorent encore la complexité. Et oui, en réalité le métier d'assistante maternelle regroupe tellement de compétence, c'est être à la fois femme de ménage, lingère, cuisinière et ludothécaire. Mais aussi hôtesse d’accueil, animatrice, .... voire éducatrice et institutrice. Sans compter qu'il faut être gestionnaire, diététicienne, infirmière et herboriste. Et également psychologue, juge, avocat, monitrice de sécurité routière, conseillère parentale et j'en passe.
Une dernière phrase pour conclure : "Le choix que fait un parent est le bon choix, car c'est son choix".
